Semaine du 1er au 7 octobre
Laëtitia est montée à la capitale (la capitale de la France, hein, pas Agen) pour y recevoir une nouvelle formation massage californien. Ses premiers rendez-vous de massage à domicile sont d’ailleurs prévus pour la semaine prochaine. J’ai moi-même été pas mal retenu au bureau avec la réalisation en cours d’un site Internet. Bref, tout sauf une semaine de vacances. Mais ces derniers temps rarement consacrés à la construction, la rénovation, le défrichage ou et le travail du sol, ces journées sans grandes manœuvres, paraissent sans intérêt au regard de la tâche à accomplir, et sont synonymes de frustration.
Lundi, quand même, vit se dérouler un épisode digne d’être rapporté. Je me rendis à Gaillac pour l’achat d’un motoculteur d’occasion. Arrivé sur place, je trouvais un gars désolé de ne pouvoir démarrer sa machine à cause d’une arrivée d’essence défectueuse, bricolée par ses soins dans le passé (avec un talent que j’avais donc l’honneur, le premier, de pouvoir nuancer). Nous fîmes alors le tour des casses automobiles et de tous les garages de Gaillac, ou presque, avant de pouvoir mettre la main sur un bout de caoutchouc susceptible de convenir à une nouvelle réparation de fortune qu’en mon for intérieur je me jurais de remplacer à la première occasion une fois la bécane ramenée à bon port, car enfin je tenais quand même, défaut ou pas défaut, à emporter cette machine que j’avais tant espérée et dont la réputation et l’état général m’allait assez. Et puis j’avais pas prévu de me taper 4h30 de route pour rien. Vu l’excitation du bonhomme qui tentait tout son possible pour me prouver que son moulin démarrait (d’habitude) au premier tour de manivelle, j’en déduisait qu’il était digne de confiance. Le moulin, effectivement, finit par démarrer. Mais la réparation ne tint pas, ce fut la panne d’essence, et j’emportai le motoculteur pour 750€ au lieu des mille convenus. À l’heure où je vous parle, l’engin est entre les mains expertes d’un réparateur professionnel, dont le coût de l’intervention, que j’espère définitive, ne devrait pas excéder la remise de prix du vendeur.
En l’absence de Laëtitia, je débarrassais aussi les haricots et le plus gros des plants de courges pour faire de la place au jardin. J’arrosais les fraises. Je binais les poireaux. Pour le bureau, j’achetais un grand tableau blanc pour y construire notre planning au feutre bleu, vert et rouge. Pour la cuisine, je passais un coup de balai et remuais les toiles d’araignées avant l’arrivée en renfort de maman et papa pour la semaine à venir.
Enfin, je profitais d’une visite organisée par le réseau Semences Paysannes dans le cadre de sa journée nationale dans le Lot et Garonne pour me rendre à la ferme «Au Guiraudet» à Clairac, où Jos Reulens, installé en maraîchage bio depuis 2001, se dirige de plus en plus vers des solutions de culture alternatives comme l’agroforesterie et le non-travail du sol. Jos Reulens obtint une subvention pour la plantation de haies par l’intermédiaire de l’ACMG, organisme auprès duquel je suis moi-même en train de monter un dossier (voir un article précédent). Son projet de haies fruitières au milieu de cultures de légumes fit l’objet de nombreuses dérogations, tant à cause du choix des espèces que de leur disposition. Un machin hors-norme qui intéressa beaucoup les visiteurs du jour: agriculteurs, semenciers, spécialistes du végétal, dont des membres du Conservatoire de Montesquieu, d’où provenaient les variétés anciennes d’arbres. Il y fut aussi, bien sûr, question de la pluie et du beau temps, cette question qui chez les paysans est davantage qu’un simple échange de banalités pour ne rien dire, surtout quand comme ici il n’est pas tombé une goutte depuis bientôt deux mois!