Semaine du 10 au 16 décembre 2018
Cette semaine, on a consacré pas mal de temps à la communication autour du financement participatif. Nous envoyâmes un email de remerciement à chacun de nos généreux donateurs. C’était aussi l’heure de la relance, via notre newsletter et sur Facebook, une dizaine de jours après que la campagne eut démarré sur les chapeaux de roue. Ne pas s’endormir sur ses lauriers, se rappeler au bon souvenir des copains. Ensuite, on s’adressa au voisinage en espérant toucher quelques cœurs sensibles à la pureté de nos motivations: j’expédiais un communiqué de presse à de nombreuses rédactions régionales, et m’adressais à diverses organisations: Agrobio, ADEAR, Chambre d’Agriculture, communauté des communes, Conservatoire National d’Aquitaine, etc.
Déshydratation
Avec la récolte de kakis d’il y a quinze jours, on avait du pain et des vitamines sur la planche. Inspirés par les fruits transformés de Sabine, on songea au séchage des kakis: émincés à la mandoline et étalés sur de vieilles claies à prunes au dessus du poêle, nous en obtînmes deux fournées de qualité inégale, qui nous firent réfléchir à l’emploi d’un déshydrateur électrique. De toute façon nous n’avions plus sous la main que des kakis mûrs, déjà trop mous pour la mandoline. On fît alors chauffer la marmite à confiture, et tant pis si l’astringence du kaki cuit n’est pas du goût de tout le monde: c’était une fin plus honorable que la poubelle. Une caisse entière de physalis (ces petits boules de Noël cachées dans un lampion chinois) de chez Sabine suivit le même chemin, avec en plus un soupçon d’agar-agar pour la gélification. Après cuisson il en restait peu, seulement une dizaine de pots, dont le contenu d’une belle couleur dorée et à l’odeur inimitable promettait cependant, cette fois, un beau potentiel commercial. À reproduire.
Locomotion
Laëtitia fût souvent de sortie: elle gardait les enfants et faisait les ménages d’un couple de Miramont. C’était sa nouvelle condition de travailleuse véhiculée à temps partiel. Des voisins et amis de Villebramar lui passèrent aussi commande de quelques bons cadeaux massages. Elle fît quelques prestations à domicile, dans des villages proches. Et une amie lui dégota un emplacement sur un salon bio pour le mois de mars, lequel devait coïncider avec sa future qualification de masseuse sur chaise (massage assis, ou Amma). En gros, ça bougeait dans le bon sens.
Organisation
Jeudi, je me procurais quelques piquets et empruntais la tarière chez notre voisin Garonnais. J’avais juste le temps, avant la nuit, d’installer la structure d’un tunnel, lequel une fois bâché deviendrait notre nouveau hangar, car la partie nord de la grange devenait un dangereux dédale encombré d’équipement, de vieux vélos, de matériaux de récupération, de meubles et d’outils divers et qu’il devenait urgent de lui redonner sa vocation initiale de garage/atelier en déménageant le matériel agricole dans un endroit approprié. Pour accompagner ce grand élan organisationnel, je mettais la main sur un établi en bois sur roulettes d’occasion, bricolé par un ancien menuisier et dont les dimensions mettaient à l’aise: 2,60m de long sur 1,10m de large. De quoi opérer un cheval, s’il le fallait.
Régénération
Côté visites, je me rendais à une nouvelle rencontre organisée par l’ADEAR à la ferme bio du Chaudron Magique à Brugnac. Nous échangeâmes avec Raphaël, un des propriétaires de l’endroit, jeune repreneur de l’exploitation familiale dans laquelle il initia un tournant agronomique, introduisit la production céréalière et développa une activité meunière. Autre intervenant, le céréalier Stéphane Gatti entra dans les détails de la plantation d’arbres en agroforesterie et du semis direct sous couvert dont il est devenu un des spécialistes sur sa ferme pilote à Laplume. Avec son association CTV, il promeut une «agriculture de régénération» par laquelle le sol redevient vivant en étant toujours couvert et jamais travaillé. Et offre des rendements intacts, à long terme. Alain, de l’ADEAR, a souligné la supériorité technique de certains agriculteurs conventionnels (dont fait partie Stéphane) par rapport à ceux en bio sur ces sujets. On sentait émerger une volonté, de part et d’autre, d’échanger avec ses confrères en dépassant la frontière idéologique. D’autres rencontres s’imposaient!
Inspiration
Vendredi enfin, je visitais Marielle, maraîchère depuis quelques années sur la commune de Bazens. Sur une chouette prairie bordée de grands chênes, elle a patiemment aménagé des buttes de culture après avoir préparé ses parcelles en y épandant fumier, paille, recouverts d’une bâche d’ensilage pendant plusieurs mois, selon les méthodes de maraîchage sol vivant. Ses seuls outils, à l’exception de la tondeuse, sont manuels: la Campagnole, sorte de grelinette améliorée, le rateau et le croc. Marielle prépare des paniers pour des clients du coin et en AMAP. Ses conseils sont venus conforter mes résolutions pour la saison prochaine, saison que j’ai voulu préparer en allant à la rencontre, dès cet automne, de mes semblables. Son modèle a l’avantage de la sobriété et de l’élégance. Un idéal inspirant que je m’efforcerai d’atteindre.