Gorgés d’eau, les concombres croissent comme de gros bébés joufflus. Mais la photo ci-dessus nous rappelle que sur la scène du maraîchage se jouent souvent de drôles de drames et que les légumes restent des invertébrés, au physique plutôt malléable. En cas de crise, ils peuvent donc se serrer la ceinture, et troquer le physique du sumo contre celui du bodybuilder.
Cette capacité à supporter l’austérité n’a pas manqué de donner des idées à quelques maraîchers entreprenants, tels ceux de la préfecture de Kagawa, au Japon, qui ont mis au point des pastèques cubiques.
Le fonctionnement est simple: les jeunes fruits sont enfermés dans des moules, et grandissent jusqu’aux limites de celui-ci. C’était déjà gonflé, mais voilà qu’ont débarqué les pastèques en forme de cœur, puis les concombres en forme d’étoile. Pour ces derniers on trouve des moules en plastique dans le commerce (à des prix prohibitifs), mais j’en ai quand même dessiné le principe ci-dessous.
Car ce régime de privation, cette croissance étriquée, offre paradoxalement d’intéressants débouchés. Un juteux marché, même. Le serrage de ceinture des légumes, c’est chic. Les pastèques sculptées japonaises, par exemple, s’arrachent autour de $100 pièce dans les boutiques branchées de Tokyo.
Une idée à dégrossir.