En 2022 pas de grandes vacances de janvier mais un début d’année plus relax, avec seulement le marché bio du Villeneuve-sur-Lot (mercredi), la plantation de légumes primeurs sous abri, l’installation de deux nouveaux tunnels… et quelques grasses mat’. En février, Laëtitia et moi n’avions plus qu’un seul objectif: terminer l’aménagement de notre chambre à l’étage et du palier, sauf qu’une certaine épidémie nous obligea à nous isoler avec la petite Anaïs et que le chantier n’avança pas très vite. On terminait le montage des cloisons, avec l’aide de notre stagiaire, avant le mois de mars.
En mars c’est la reprise, avec à nouveaux deux marchés hebdomadaires, les paniers du jeudi, et des récoltes en conséquence. Les tunnels sont presque pleins: il y a des épinards et des laitues en pagaille, des radis, des blettes, des navets et du persil. En plein champ, des carottes, des choux verts, des choux-fleur et des poireaux. Je revends des patates et les pommes d’un voisin. Ce printemps sera plus profitable que les précédents, c’est sûr. Par contre, et c’est peut-être la faute du Covid, j’ai du mal à récupérer physiquement. Au fait, je viens de fêter mon 43ème anniversaire. Quel rapport, vous me direz.
Au jardin, c’est le branle-bas de combat. Il faut préparer le terrain pour les plantations de printemps, mais cette terre argileuse qui garde l’humidité de l’hiver complique le planning. Les premiers plants de salade arrivent déjà de chez l’horticulteur, puis viendront un semis de radis, les patates et les tomates de plein champ, etc. Le vent d’autan souffle fort et le thermomètre s’envole. Il fait encore une fois trop chaud pour la saison, mais ça m’arrange: c’est plus séchant. Je passe la grelinette, la campagnole, le croc, parfois le motoculteur. S’il le faut, j’arrose pour ameublir les mottes. Il faut affiner tout ça, et que le sol se réchauffe!
La nuit, il fait bien sûr encore frais et le début avril sonne le retour des gelées. Il faut ressortir les voiles de forçage, couvrir les haricots et les courgettes, ferme les tunnels, calfeutrer la pépinière. Au marché, on se caille les miches, ou on patauge, c’est selon. Laëtitia est au taquet: une prestation tous les jours, ou presque, et même une session de trois jours d’affilée à la ferme de Lou Cornal où toute l’équipe passe à l’huile de massage. Financièrement, là aussi, un bon mois de mars. Heureusement car le règlement des travaux de la serre bioclimatique, dont la subvention arrivera plus tard, nous a mis dans le rouge.
Comme les cordonniers sont les plus mal chaussés, Laëtitia a un mal de dos chronique. Pour elle aussi, la reprise est difficile. Anaïs, pendant ce temps, pète a peu près la forme, sauf quand deux canines se pointent. Quelques semaines plus tard, toujours pas de nouvelle dent à l’horizon, mais encore des épisodes de cris et de pleurs, des nuits sans sommeil. À part ça, on voit du changement tous les jours: le vocabulaire de notre fille s’enrichit et sa curiosité est débordante. Quelques rituels grandissent en importance: la visite aux poules, le trajet chez nounou, les vacances chez les grands-parents… Et même pas besoin d’arroser. À la ferme de Videau, ça pousse tout seul!