Hybrides F1, lois de Mendel et portrait d’un botaniste

Le fascinant visage du père des lois de Mendel m’est apparu avec force à l’occasion d’un séminaire du Mouvement de l’Agriculture Biodynamique (MABD), au beau milieu de la projection d’un représentant de la firme semencière suisse Sativa, lequel abordait le sujet sensible des variétés hybrides F1 dans le maraîchage biologique.

Gregor Mendel dessin Pierre Pernix - Ferme de Videau
Dessin de Pierre Pernix

Les plantes hybrides, comment ça marche? Commençons par croiser deux variétés aux caractères distincts et à la lignée pure (par exemple, deux variétés de tomate très différentes). On obtiendra une descendance dont les individus de première génération (F1) sont tous homogènes, bénéficient d’un potentiel génétique plus grand (et donc une résistance accrue aux maladies, par exemple) et de l’effet d’hétérosis, soit une vigueur plus importante.

Hélas, l’hybridation présente des inconvénients: d’abord, les variétés hybrides ne peuvent être reproduites facilement. Contrairement au caractère homogène des individus de première génération, celui des individus de deuxième génération (F2) est variable, la résistance aux maladies et la vigueur sont perdus. Ensuite, et pour les raisons précédentes, les agriculteurs doivent chaque année racheter leurs semences.

Deux fois hélas, l’emploi de ce type de semence s’est généralisé depuis les années 50, à tel point qu’il n’existe aujourd’hui plus d’alternative acceptable aux hybrides F1 pour certains légumes. De nombreux acteurs de l’agriculture biologique appellent de leurs vœux une approche différente, et se tournent vers la culture de variétés “population” obtenues par l’antédiluvienne méthode de la sélection. Des semences qui présentent une qualité équivalente, voire supérieure, aux variétés F1.

Le portrait, enfin: à l’origine de la compréhension des mécanismes génétiques fondamentaux à l’œuvre dans l’hybridation, il y a Gregor Mendel, un moine et botaniste tchèque du XIXème siècle. Ses observations sur l’hérédité des petits pois comestibles donneront les lois du même nom… et son physique impressionnera fortement la plaque sensible de l’appareil photographique: une grosse tête compacte, une bouche fine mais volontaire au dessus d’un menton puissant, et des petits yeux étrangement doux et déterminés à la fois. Je ne pouvais m’empêcher de reproduire au crayon un tel visage, celui d’un homme utile.

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