Semaine du 29 octobre au 4 novembre 2018
Lundi, on commençait doucement avec un reste de crève en travers de la gorge et un temps pluvieux par la fenêtre. Dans un bureau toujours pas chauffé puisque séparé du poêle par un mur d’1m d’épaisseur, donc suffisamment emmitouflé pour repousser au plus tard possible la mise en route d’un convecteur nucléaire, je me lançais dans le développement sous WordPress du site web d’une agence d’architecture bioclimatique dans la Drôme Provençale. Ça laisse moins de terre sous les ongles, c’est moins éprouvant pour le corps, et c’est plus rémunérateur. On se réhabitue vite, quoi. Mais pendant ce temps les chantiers n’avancent pas, gîte et serre à semis ressemblent toujours à des coquilles vides. D’autres projets, cependant, voyaient en même temps le jour par la voie numérique: toujours à l’abri, je passais commande de quelques kilos d’ail et de fèves à planter avant la fin du mois, car c’est la saison et les buttes sont prêtes.
Mardi, Laëtitia travailla la notoriété de son activité de massage, en effectuant une énième tournée de flyers, puis en décrochant des rendez-vous avec des propriétaires de gîtes voisins dont la présence d’une masseuse pourrait intéresser les locataires. Échappant momentanément à une avalanche de code PHP, je creusais une tranchée de 50 cm sous le porche de la grange, entre le compteur d’eau et la future cuisine du gîte. Par là arrivera l’adduction en eau potable, car puisque le compteur d’eau est à l’angle de la grange, le raccordement est facile, et nous avions décidé que l’eau de pluie irait au lac plutôt qu’au robinet de nos hôtes. Tant pis pour la démonstration d’autonomie. Et s’ils n’aiment pas l’eau du Lot, ils boiront du vin. Je découpais aussi un passage pour les réseaux d’eau, d’électricité et d’évacuation dans la dalle béton de l’ancienne étable.
Mercredi et jeudi, nous restions à l’intérieur. J’avais les mains dans le code et pas dans le cambouis. Le jardin était arrosé par des averses intermittentes, doux spectacle. Je guettais par moment la levée de notre engrais vert composé d’un mélange vesce-avoine..
Vendredi sonna l’arrivée de trois amies parisiennes, des filles auxquelles nous avions réservé quelques activités de loisirs: construction de tunnels de culture, récolte de petit bois, isolation laine de bois sous rampants pour le futur gîte. Ce dernier chantier connut un superbe avancement et touchait à sa fin. Les tunnels ne furent pas achevés par manque d’arceaux métalliques, mais le plus gros fut expédié en quelques heures par nos employées modèles. J’aime les filles comme ça! Le poêle carbura de plus belle, d’abord pour honorer la promesse d’une belle ambiance campagnarde d’automne (avec raclette de rigueur) et aussi pour achever de réchauffer l’énorme masse des murs en pierre de la pièce à vivre, qui rafraîchit l’atmosphère en toute saison, avant l’arrivée du vrai froid.
Dimanche, relâche et visite des bastides (c’est un rituel obligé) pour les filles. Je restais à la maison pour y remplir mon devoir de blogueur et prenais des nouvelles de Clément, futur ex-maraîcher de la ferme de Toussacq auquel je soutirais de précieuses informations concernant les semis d’ail et d’oignon, de plantation et de taille des arbres, et qui me dépeignit l’étal sans prétention, parfois des patates, des radis, quelques boîtes d’œufs, parfois bien davantage, parfois encore moins, d’un vendeur de légumes du marché de Pont-sur-Yonne auquel je m’identifiais aussitôt. Ce portrait-modèle venait s’ajouter à la composition d’ensemble, ma vision d’un mode de vie professionnelle, et c’est justement Clément, mon principal modèle, qui me l’offrait. Voilà un coup de téléphone qui vous prépare au lundi mieux qu’un bon film du dimanche soir.
Tu aurais pu parler de Markus
On s’y croirait .. Bravo pour tout, simplement.
Je me marre bien en tout cas à lire le blog, c’est toujours ça. Je ne peux rien faire de plus sinon être avec vous de cette façon.
Vous êtes les plus forts oui oui 🙂