Semaine du 17 au 23 septembre
Pour une fois, plouf, je commencerai par la fin. Avec l’épisode d’un bain tout habillé dans le lac survenu ce dimanche matin, en tentant de dépanner la crépine d’une pompe installée au fond du lac. Un épisode qui clôt en beauté, à l’issue d’un mois de septembre qui ne voit toujours pas venir la pluie, une semaine sous le signe de l’irrigation. Mon dépannage nous a permis de lancer un deuxième arrosage par aspersion, grâce au matériel généreusement installé par l’ami Garonnais (pompe sur prise de force, tracteur diesel, tubes alu et sprinklers…). Et sauvé la reprise de nos poireaux, entre autres, face à la sécheresse. En échange, j’aidais notre bienfaiteur à équiper son verger. Pas non plus une affaire facile. Entre raccords à dénicher, tubes à remplacer, asperseurs à déboucher et allers-retour à la pompe, les aléas de l’irrigation bouffent les journées aussi sûrement qu’un dégât des eaux le placo-plâtre.
Les poireaux d’Hercule
Retour en arrière: lundi. De bonne heure, nous avons rendu visite à Sandie et Damien, lesquels produisent de la semence pour le Biau Germe, et nous avaient proposé d’arracher quelques centaines de jeunes plants de poireaux dans leur pépinière. Il a ensuite fallu habiller les plants (raccourcir leurs racines et feuilles) et, le soir venu, les repiquer selon la méthode décrite par Jean-martin Fortier. Avec une efficacité mitigée, à cause de la dureté du sol et l’absence d’outils appropriés. En fait un travail d’Hercule qui dura jusqu’à la nuit pour s’achever le lendemain. Nous envisagions un arrosage au jet et ensuite par goutte à goutte, mais c’est avec soulagement que nous acceptions la proposition de Garonnais d’enrichir notre frêle installation d’un réseau d’asperseurs puisant dans le lac. Il a été creusé pour ça, non?
La fin des haricots
Mercredi, Laëtitia s’embarqua vers Paris pour une formation «massage Californien», car son savoir-faire et les prestations de sa petite entreprise doivent continuer à s’étoffer. Je m’attelais à une première récolte de courges, une espèce que j’adore, inscrite à mon panthéon personnel des divinités de la nature pour sa générosité à l’égard de mon estomac au même titre que la pomme de terre, et qui n’a qu’un seul défaut: celui d’annoncer les rigueurs de l’hiver. Je stockais de la bleue de Hongrie, galeuse d’Eysines, potimarron, musquée de Provence… issues de plants non étiquetés donnés par un voisin. Des cadeaux surprises, quoi. Je lançais aussi une deuxième session de conserves de tomates roma, et faillis me trouver en rupture de bocaux, tellement cette modeste culture a tenu ses promesses. Les haricots, par contre, s’avérèrent toujours aussi décevants. Souvent avortés et filandreux à l’issue d’une saison catastrophique sans doute liée à la mauvaise gestion de l’arrosage (on n’en sort pas!), je décidais de couper le robinet pour cette année.
À l’eau? Je raccroche.
Pour finir, je rencontrais quelques nouvelles têtes. D’abord en recevant vendredi une technicienne agronome d’Agrobio, la structure qui regroupe les agriculteurs bio à l’échelle départementale. Petite visite de la ferme en vue d’un prélèvement de sol pour analyse complète (pH, matière organique, granulométrie et tout le toutim), après un long entretien qui se solda par quelques cadeaux: la liste, longue comme le bras, de contacts de voisins maraîchers, et trois ouvrages spécialisés dans la pratique du métier et les variétés potagères. Le lendemain, je raccrochais à la peinture à l’eau en me rendant à un genre de masterclass sur les bords de la Garonne par l’épatant aquarelliste Christian Couteau. J’emmenais carnets, crayons et boîte de couleurs, plutôt rouillés mais pas davantage que le talent que parfois, on veut bien me prêter. Flop artistique mais journée de déconnexion réussie, à planer loin de nos planifications.
Très intéressant et bien raconté. Bon courage.