Ceci est la première ligne d’un journal que nous tâcherons désormais de tenir de manière hebdomadaire en y déposant les événements marquants de notre projet d’installation à la Ferme de Videau. Cette idée de journal nous a été soufflée par Bruno et Philippe, nos amis de la Maison Forte, à l’issue de leur première visite chez nous. Pour eux, un tel journal devrait servir d’antidépresseur. À force d’avoir la tête dans le guidon, d’être préoccupés par la lenteur des chantiers et l’énormité de la tâche, nous négligeons de regarder le chemin parcouru. La lecture régulière des progrès accomplis regonflera sûrement notre moral, et servira aussi de véritable historique du projet, plus tangible qu’une accumulation de photos sur un disque dur.
En préambule, signalons que nous sommes épaulés ce mois-ci, et depuis la mi-août, par notre amie Oana venue en WWOOFing depuis Montpellier.
Semaine du 3 au 9 septembre 2018
Le gîte et la couverture
Les travaux du gîte ont commencé. Seule l’ancienne étable sera aménagée, dans un premier temps, pour recevoir 4 couchages. C’est depuis l’actuel plafond de l’étable que nous ferons l’isolation sous rampants de ce qui deviendra plus tard une grande cuisine. Nous avons mis en place suspentes et fourrures à placo. L’ancien bardage de l’étable a été supprimé. Nous sommes allés chercher à Agen les plaques de laine de bois, mais le chantier est au point mort depuis qu’un voisin en visite s’est étonné de l’état des lambourdes neuves qui soutiennent la couverture refaite en décembre dernier. Celles-ci semblent déjà ployer sous le poids des tuiles. Notre charpentier doit étudier la chose de près, mais il est aux abonnés absents, comme d’habitude.
Des fraises pour le motoculteur
Ici la terre est lourde et doit être travaillée à la faveur du beau temps. La fin de l’été approchant, nous nous sommes mis en quête d’un motoculteur. Les recherches sur Le Bon Coin ne sont pas notre passe-temps favori: il faut passer des plombes devant l’écran et au téléphone à scruter les annonces et se documenter. La semaine s’achève sur une probable bonne affaire, mais rien n’est encore fait.
Dans le même élan, et pour cause de chômage technique sur le chantier du gîte, nous essayons de nous débarrasser de la vigne vierge, du sorgho d’Alep et autre lierre, et avons commencé à aménager une troisième butte de culture de 25m. Nous avons dealé avec notre voisin Garonnais, maraîcher à la retraite, la livraison d’un lot de piquets et d’arceaux métalliques pour construire 400m² de serre. Le deal ne portait pas sur une soixantaine de pieds de fraise gariguette et murano, qui nous ont été offerts par le susnommé et installés près de la maison.
Du réconfort en conserve
Le hasard faisant bien les choses, la rencontre du «groupe jeune de la Confédération Paysanne» se tenait chez un couple d’agriculteurs de nos voisins. Nous trouvions là-bas Sandie et Damien, rencontrés la semaine d’avant, ainsi que bonne chère et bon vin autour du récit des projets de chacun, et le réconfort de nos semblables. Damien a proposé des plants de poireaux bio. Il faut vraiment que nos planches de culture soient prêtes rapidement.
Nos tomates roma, par contre, ont déjà trouvé le chemin de leur bocal stérilisé. Il y aura encore quelques récoltes. Ne pas avoir de conserves de tomate pour l’hiver aurait sonné comme un véritable échec.
Beau tout plein contre vide-grenier
Pour finir, nous avons raté le vide-grenier de Villebramar (dont nous sommes membres du comité des fêtes, vous saviez pas?) et abandonné la maison à notre WWOOFeuse Oana pour une visite aux parents de Laëtitia à Poitiers. Comprenant un détour au Puy du Fou qui a failli nous convaincre de devenir royalistes (mais dans la foulée d’une rencontre Confédération Paysanne, ça nous a paru politiquement intenable) et surtout la découverte du Parc Oriental de Maulévrier, plus grand jardin japonais d’Europe, beau tout-plein avec sa cohorte d’ifs taillés en nuage et d’hêtres qui pleurent, ses azalées en buisson, ses tapis d’ophiopogons et d’helxine, ses bambous et ses bonsaïs… Un temps au beau fixe, et des hectares d’inspiration. Beau-papa nous a offert un petit érable du Japon. Encore du travail au jardin!